HUMAN - 1991

1. Flattening Of Emotions
2. Suicide Machine
3.Together As One
4. Secret Face
5. Lack Of Comprehension
6. See The Through Dreams
7. Cosmic Sea
8. Vacant Planets

Un an après le très bon Spiritual Healing, Death revient avec Human. En un an, il y en a eu des changements au sein du groupe puisque le seul rescapé est Chuck Schuldiner, guitariste vocalise et fondateur du groupe. Le line up se refait donc une jeunesse avec Paul Masvidal (guitare) et Sean Reinert (batterie) en provenance de Cynic, formation culte de death progressif et Steve Di Gorgio (basse) issus de Sadus, Autopsy et j'en passe. Un line up aussi spécial, ne pouvait qu'exceller dans un genre aussi spécial. En effet, si Spiritual Healing était un bon disque de pur death métal, Human en est un excellent de death métal technique, avec une production plus puissante que par le passé. L'ensemble est assez noir et malsain avec des titres accrocheurs tels que Flattening Of Emotions, la mid tempo Secret Face ou l'excellente fin d'album par Vacant Planets. Le problème dans le death métal d'aujourd'hui (et même d'avant), ce sont les tempos qui ont tendance à rester constamment rapides, enlevant souvent de l'intérêt au disque. Death ne tombe pas dans cette erreur en incluant des tempos variés, tantôt lents, tantôt lourds (mid tempos) qui sont généralement très efficaces et permettent de varier considérablement l'ensemble de l'album : Suicide Machine et ses riffs aux sonorités égyptiennes ainsi que Together As One et ses magnifiques accélérations inattendues l'illustrent à merveille. Chaque riff est à lui seul une entité de haine et de désespoir. La majorité des parties solos sont vraiment scotchantes telles que celles de See Though Dreams ou encore l'instrumentale Cosmic Sea qui contient des sonorités particulières, des mélodies complexes, le tout créant une atmosphère étrange et morbide; alors qu'un déluge d'arpèges ne tarde pas à semer la terreur dans notre esprit : l'auditeur assiste au paroxysme du talent de Schuldiner. Que serait cette chronique si je ne citais pas Lack Of Comprehension et sa belle intro en son clair dans laquelle Death parvient à faire ce que peu ont réussi à faire : expérimenter pour produire du "beau", c'est-à-dire mêler des rythmiques rapides et terrifiantes à des parties sweeping et mélodiques uniques, soutenues comme il se doit par une voix d'outre-tombe aussi effrayante que sincère. Dans l'ensemble, l'habituel duo basse/batterie est toujours aussi convaincant tout en restant complexe, tandis que le chant ravageur de Chuck nous séduit sans aucun mal, même s'il peut parfois s'avérer linéaire. Chaque disque que Death a sorti est unique et contient son lot d'expérimentations qui lui est propre. Human ne déroge évidemment pas à la règle en proposant pas mal d'innovations tout en restant efficace et naturel. Et même s'il peut «paraître» s'essouffler un peu sur la fin, il n'en reste pas moins un des plus grands disques de death metal et un objet essentiel au développement d'un style qui n'en finit plus de monter à l'époque. Grâce à qui ? Grâce à Death.

9/10

Death - Human (1991)

Partager cet article